Règlementation

Mettre fin au « form follows parking » : repenser les ratios de stationnement pour des projets urbains de qualité

Mettre fin au « form follows parking » : repenser les ratios de stationnement pour des projets urbains de qualité

Encore aujourd’hui, trop de projets immobiliers sont conçus selon une logique bien nord-américaine : la forme du bâtiment doit s’adapter aux exigences de stationnement. On parle ici du fameux « form follows parking ». Autrement dit, avant même de réfléchir à l’architecture, aux usages, à la mixité ou à la qualité des espaces publics, les promoteurs doit d’abord satisfaire aux ratios imposés par les règlements d’urbanisme : X cases par logement, X cases par mètre carré de bureau, etc.

Un héritage coûteux et contraignant

Ces ratios de stationnement, souvent arbitraires et déconnectés de la réalité, ont eu plusieurs effets pervers :

  • Des bâtiments dictés par la voiture : rez-de-chaussée occupés par des garages, façades peu attrayantes, espaces publics sacrifiés.
  • Une hausse des coûts de construction : chaque case en souterrain coûte entre 40 000 $ et 60 000 $ (et même plus), des coûts inévitablement transférés aux futurs occupants.
  • Un frein à la densification : des terrains qui auraient pu accueillir des logements, des commerces ou des espaces verts sont occupés par l’automobile.

Les villes qui changent la donne

Heureusement, plusieurs municipalités québécoises et ailleurs au Canada ont commencé à abolir ou réduire drastiquement ces obligations. Certaines laissent désormais les promoteurs évaluer leurs besoins réels, en fonction du contexte (proximité du transport collectif, profil de clientèle visée, etc.). Cette approche flexible permet de libérer de l’espace et de concevoir des projets axés sur les personnes, et non sur les voitures.

Vers des projets mieux intégrés

Mettre fin au « form follows parking » ouvre la porte à :

  • Des rez-de-chaussée actifs (commerces, cafés,     ateliers);
  • Plus de logements abordables en réduisant les coûts     de construction;
  • Des espaces publics de qualité (places, parcs,     corridors verts);
  • Une meilleure cohérence avec les objectifs de     mobilité durable.

Oser l’humain d’abord

Si nous voulons des projets urbains qui favorisent la qualité de vie, la vitalité des quartiers et la transition écologique, il est impératif de tourner la page sur la logique du «form follows parking ». C’est aux villes d’oser adapter leur réglementation pour permettre aux promoteurs de bâtir des projets qui suivent les besoins humains plutôt que les ratios automobiles.

Chez Logha, nous accompagnons les promoteurs et les municipalités dans la révision de leurs projets et règlements afin de mettre en place des solutions innovantes. Vous réfléchissez à un projet ou à une révision réglementaire? Contactez-nous pour en discuter!!

Vous appréciez nos articles ?

Inscrivez-vous à notre infolettre pour ne rien rater des nos actualités.

S'inscrire à l'infolettre

Autres articles

Repenser notre ville, ensemble : participez à la consultation sur l’urbanisme au Québec

Urbanisme au Québec : entre participation citoyenne et progrès

Article 93 du PL 31 : un levier temporaire pour accélérer la construction de logements

Transformer des projets bloqués en opportunités bénéfiques autant pour les promoteurs que les communautés locales

La gestion des matières résiduelles : un élément clé dans la qualité d'un projet

Quand on pense à un projet immobilier, on imagine l’architecture, les aménagements paysagers mais rarement les poubelles